Rencontre avec Mme Kolinka

Le vendredi 27 novembre 2015, 6 élèves dont 3 qui participent à notre projet ont eu la chance de rencontrer Mme Kolinka, survivante de la Shoah, au collège-lycée Nazareth-Haffreingue de Boulogne-sur-Mer. Elle a relaté à des classes de 3ème et aux élèves du lycée Branly sa jeunesse, son parcours lors de la guerre, sa déportation, mais aussi sa vie après son retour. Par ailleurs, elle a plusieurs fois tissé des liens entre le passé et l’actualité.

 

            Madame Ginette Kolinka avait 19 ans lorsqu’elle a été déportée au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, près de Cracovie en Pologne. Elle était juive athée. Sa famille avait été dénoncée alors qu’elle était réfugiée à Avignon et se faisait passer pour orthodoxe, après avoir fui Paris et être passée en zone libre en juillet 1942.

Le 13 mars 1944 précisément, la Gestapo et la Milice vinrent arrêter les hommes de sa famille : son père, son frère de 12 ans et son neveu de 14 ans. Mais devant les remarques de Mme Kolinka, ils l’embarquèrent elle aussi. Elle passa, avec ses proches, par la prison d’Avignon, puis par celle des Baumettes à Marseille, avant d’être internée au camp de Drancy.

Déportée le 13 avril 1944 par le convoi 71 dans des wagons à bestiaux jusqu’à Auschwitz II-Birkenau, Mme Kolinka entra dans le camp des femmes, fut tatouée avec le matricule 78 599. Son neveu entra dans celui des hommes ; son père et son frère rejoignirent les camions et furent gazés dès leur arrivée.

Fin octobre 1944, elle fut transférée jusqu’à Bergen-Belsen. En février 1945, elle se porta volontaire et fut envoyée à Raguhn, près de Leipzig. Les conditions matérielles y étaient un peu moins difficiles qu’à Bergen-Belsen et elle travaillait en usine.
En avril 1945, devant l’approche des armées alliées, elle fut transférée pendant 8 jours, par un « train de la mort » jusqu’au camp de Theresienstadt. Mme Kolinka était alors atteinte du typhus.

Libérée, début mai 1945, elle fut rapatriée par les Américains en avion sanitaire à Lyon. Elle pesait tout au plus 28 kg.

A son retour en juin 1945, elle retrouva sa mère et quatre sœurs. La cinquième avait été déportée.

 

Retrouvez ici une interview de Paul et Léa deux semaines après cette rencontre. Ils y évoquent leurs ressentis, analysent la place du témoignage, s’interrogent sur comment transmettre la parole des déportés d’ici quelques années, etc…

 

 

Un grand merci à Madame Kolinka ainsi qu’au collège-lycée Nazareth-Haffreingue pour nous avoir permis d’assister à cette rencontre.